« Méditerranée » : ce thème résonna bien sûr en moi comme un appel ! S’il forme depuis toujours la toile de fond de cet événement créé en 2005, il en prenait cette année la tête d’affiche. A la fois une et multiple, la Méditerranée offre une source d’inspiration d’une richesse inépuisable pour la création (tous secteurs confondus) qui ne cesse de chanter ses paysages, son histoire, ses cultures, son patrimoine, ses cuisines, ses couleurs, ses parfums, son art de vivre… Allons à la rencontre de Mélissa, Linda, Laurence, Béatrice, Julie, Céline, Vincent, Valérie, Pascale, Catherine et Mina qui, chaque jour, lui rendent hommage avec passion.
Le ciel était bas lorsque je suis sortie du TGV et quelques lourdes gouttes commençaient à dessiner des ronds sur l’asphalte. Voilà quatre ans que je n’étais pas venue à Aix-en-Provence et de nouveau, mon sens de l’orientation légendaire en bandoulière, j’ai tourné un moment dans la gare avant de trouver le chemin de la navette menant à celle du centre-ville ! Le chauffeur de VTC que j’appelai ensuite pour rejoindre l’hôtel me dit qu’ils étaient sous l’eau depuis un mois et que cela présageait un été caniculaire. A peine ma valise posée, je partis retrouver le Parc Jourdan et vis bien vite les pointes des fameuses tentes blanches surgir à l’horizon…
ATMOSPHÈRE
Derrière une façade et un escalier inspiré du Bunker des Calanques (ancré dans le Parc National des Calanques à Marseille), un patio accueillait une table réunissant une sélection d’objets, de vases en céramique, et une série de têtes de Maures siciliennes…
Scénographie orchestrée par la styliste Aurélie des Robert
Comme il était déjà 16 heures, je fis un simple repérage en flânant pour baliser la journée du lendemain. Je me trouvais sur le stand de My Bob, coiffée d’un superbe chapeau turquoise (avec lequel je suis d’ailleurs repartie…), lorsque l’orage éclata. En un instant, une pluie diluvienne s’abattit sur la ville, ravinant les allées du parc et obligeant les exposants à fermer boutique précipitamment. Je me suis alors retrouvée « enfermée » durant plus d’une heure avec les deux charmants Belges m’ayant offert l’hospitalité : une expérience fort joyeuse ! Cette édition 2023 se déroula donc dans une ambiance proche de celle du tournoi de Roland-Garros, au rythme des bâchages et débâchages… Mais ça crée des souvenirs et des liens !
DÉCORATION
Après de très agréables échanges en ligne et avant le plaisir de nous retrouver plus longuement autour d’une table à Marseille quelques semaines plus tard, c’est ici que j’ai rencontré Mélissa Leseur, créatrice de la marque. Une aventure dans laquelle elle s’est lancée en hommage à son grand-père Cristobal, originaire d’Andalousie, qui lui a transmis la passion de l’artisanat. Et c’est le cœur rempli de parfums d’orange et de maisons blanches du sud de l’Espagne que cette directrice artistique a construit l’identité de sa collection. Ses bougies parfumées permettent à chacun de replonger dans sa propre histoire, au détour d’une senteur, d’une forme, d’une couleur, d’une matière. Des objets en outre à la dimension hautement spirituelle, pour voyager en Méditerranée et dans nos souvenirs…
Voilà un moment déjà que les créations solaires (céramiques, textiles, peintures, luminaires) de Linda Fina m’avaient ensoleillé la rétine sur Instagram. Et sur le salon, je les ai reconnues de loin tant elles sont identifiables. Des pièces uniques toutes réalisées à la main dans son atelier de Gardanne, entre Marseille et Aix-en-Provence. Architecte d’intérieur de formation puis directrice de création, elle puise son inspiration (tant au niveau des couleurs et des matières que des motifs et des formes) dans l’univers de la Riviera et du sud méditerranéen. Créatrice passionnée, elle explore et ose les mélanges, des idées et des envies nouvelles toujours plein la tête. Et avec un absolu sens du style, elle cristallise toutes les envies de déco actuelles : la production artisanale responsable, l’édition limitée qui amène la singularité et les matières nobles de l’objet conçu pour durer.
Décoratrice d’intérieur, Laurence Carroy a la passion du lin depuis qu’enfant, elle ressentit une vive émotion devant une armoire de famille remplie de draps…. Au fil du temps, la partager est devenu une envie, un besoin, une évidence. Elle est donc partie à la rencontre de cette matière naturelle d’exception, sur les terres où elle est cultivée (la France étant le premier producteur mondial) et auprès des gens qui la transforment, dans les entreprises textiles françaises toujours en activité de la région de Lille. Puis la création de sa marque s’est imposée pour mettre en cohérence son goût du beau et de l’univers de la maison avec les valeurs qui l’animent : valoriser le lien unissant la nature et l’homme, s’engager pour le maintien du savoir-faire français… Textile le plus ancien du monde, le lin est devenu aujourd’hui à la fois tendance, écoresponsable et durable. Intemporelles et pérennes, les créations de Laurence Carroy sont destinées à être transmises et ainsi tisser des liens entre les générations. Ici, tout n’est qu’élégance, harmonie, douceur, nuance et sens du détail.
Marseillaise depuis toujours, Béatrice Sosna vit au cœur du village d’Endoume, non loin de l’ancienne boutique de son grand-père paternel, artisan joaillier bijoutier aux mains d’or… Si son parcours professionnel l’a longtemps tenue éloignée de la création, elle a réalisé un jour que cette dernière manquait à sa vie. Sa passion pour la voile, qui l’a amenée à sillonner la Méditerranée, lui avait donné le goût de la liberté et une conscience aiguë de l’écoresponsabilité. Le déclic s’est un jour produit lors d’une balade sur le Vieux-Port en regardant les formes et les couleurs des vieilles bouées flottant sur l’eau. D’un coup, tout s’est alors connecté dans son esprit : la mer, la lumière, l’écologie… En plein confinement, tel un phare dans la nuit, l’idée a jailli : les recycler en luminaires ! Grâce à cette vision environnementale, esthétique et créative, elle a pu alors développer sa marque et larguer les amarres pour une destination plus proche de ses aspirations.
BEAUTÉ & BIEN-ÊTRE
Docteure en pharmacie et Arlésienne de cœur, Julie Faivre-Duboz a créé Alyscamps (« Champs-Elysées » en provençal et site romain d’Arles) en alliant science et beauté, tout en s’inspirant de l’identité de sa ville d’adoption pour définir celle de sa marque. Sa peau atopique et réactive l’a lancée dans la quête du produit miracle qu’elle n’a jamais trouvé. De cette recherche infructueuse est née l’envie de créer les siens selon ses propres exigences : sécurité, respect de l’environnement, efficacité, retour à l’essentiel et plaisir d’utilisation. Des produits multifonctions pour limiter l’accumulation sur sa peau comme dans ses placards et ainsi diminuer le risque de sensibilisation cutanée comme la surconsommation. Des produits valorisant également la Provence tant dans leur contenu (les actifs naturels, très majoritaires, sont sourcés dans la région et les senteurs travaillées à Grasse) que dans leur contenant (les étuis, conçus de manière artistique, rappellent les nombreuses arches présentes à Arles et le coup de pinceau de Van Gogh).
Céline Escand a révélé très jeune des talents de créatrice en fabriquant notamment ses propres bijoux, vêtements et… produits de beauté. Son goût pour la cosmétique se confirmant au fil du temps, de ses voyages et de ses découvertes, elle se lance dans ce secteur, cherchant toujours pour ses clientes “le meilleur produit” que décidément elle ne trouve pas ! Son compagnon lui suggère alors de le créer elle-même. Elle relève le défi, rencontre une chimiste et travaille autour d’un soin unique et écologique, inspiré de la Provence, pour le bien-être du visage, du corps et des cheveux. Parce qu’au fil des saisons, des années, des émotions…, la structure et la qualité de la peau évoluent, la gamme comporte aujourd’hui 4 soins et une huile formulés à base de 12 actifs purs, naturels et biologiques, certifiés Ecocert. N’hésitez pas à la contacter ou à venir la rencontrer pour en discuter avec elle car elle adore échanger en toute transparence avec ses clients.
BIJOUX
La Fourmi Rouge est l’alliance et la contraction de deux univers : celui de Vincent Torguet, artisan bijoutier à Collioure, dont le poinçon de maître représente une fourmi et dont l’atelier se situe dans le bâtiment où séjourna Matisse l’année où il peignit l’un de ses premiers tableaux fauves, La Plage Rouge… ; celui de Valérie Creamer qui donna ce nom à sa boutique mêlant art de la table, mode, curiosités locales et venant d’ailleurs. Leurs sources d’inspiration : la beauté de la nature environnante, l’art et l’histoire de leur région mais plus largement tout ce qui vient toucher leur cœur. Leur signature : le brut associé au précieux. Infime parcelle de rocher, de coquillage ou de corail, un grain de sable vient trouver sa place sur chaque création. Des bijoux-talismans dont le petit supplément d’âme convoque l’émotion.
Et deux coups de cœur confirmés !
C’est ici-même, lors de l’édition 2019 (cf. l’article dédié : ici), que j’ai rencontré Pascale Lazzeri (créatrice d’Ylume) et Catherine Dacquait (créatrice de Be By Cat). Depuis, je porte l’un des parfums de la première (en attendant avec impatience qu’elle imagine peut-être un jour des bijoux en argent ou en or blanc) et les bracelets-grigris de la seconde, que j’accumule au fil des ans…
SAVEURS
Après un doctorat en chimie et un premier parcours professionnel au sein de grandes multinationales, Mina Rouabah-Roux a changé de trajectoire pour vivre au quotidien sa passion de la cuisine. Son rêve : partager et réinventer les délicieuses recettes traditionnelles issues de ses différentes racines et transmises par sa mère. Son métier : traiteur d’événements. Sa cuisine : artisanale, métissée et créative. Son entreprise : solidaire. Ses moteurs : passion, partage et exigence. C’est dans toutes les cuisines méditerranéennes qu’elle puise son inspiration, cette dernière se nourrissant aussi chaque jour des échanges avec les producteurs locaux, les chefs, ses clients… ■
LE SALON VIVRE COTE SUD
Illustration vivante du magazine Maisons Coté Sud, c’est un lieu de rencontres (créateurs, artisans, artistes, stylistes, décorateurs, designers, concepteurs, producteurs, paysagistes, pépiniéristes…) et de découvertes (objets, tissus, accessoires, meubles, luminaires, matériaux, agencements, cosmétiques, senteurs, saveurs…) qui s’organise chaque année autour d’un thème différent décliné en scénographies, espaces thématiques, démonstrations culinaires et conférences.
PROCHAIN RENDEZ-VOUS : du 31 mai au 3 juin 2024
© Carnets Méditerranéens ®
Merci pour ces jolies découvertes, un petit voyage pluvieux mais heureux dans le sud avec des mots gorgés de Soleil.
Merci Florence ! On préfère certes le Sud sous le soleil mais les voyages y sont toujours heureux !