Mare medi terra (« la mer au milieu des terres ») : c’est de ce nom latin que vient celui de la Méditerranée. Cette toute petite zone à l’échelle de la planète a pourtant tout d’une grande, à bien des égards : historique, culturel, géographique, commercial, touristique… Tour d’horizon de tout ce qui fait la richesse de cette région exceptionnelle.
Pour ce premier article, il me semblait indispensable de faire un point sur les caractéristiques de ce petit bout de monde qui fait tant battre notre cœur. En effet, j’imagine que si vous lisez ces lignes, c’est que c’est le cas. Sinon, je me donne pour mission de vous le faire découvrir, en faisant le pari que vous serez bien vite séduit(e).
UN MONDE A ELLE SEULE
Théâtre du développement de la civilisation occidentale et d’une partie de l’histoire de l’Orient, la Méditerranée fut longtemps le cœur des échanges commerciaux dans le monde. Car en effet, loin de s’être refermée sur elle-même, elle étendit son influence sur les trois continents qui la bordent : Europe, Afrique et Asie.
Pas moins de vingt-trois pays y ont un accès direct :
- Au Nord : l’Espagne, la France, Monaco (ville-Etat), l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, l’Albanie, la Grèce, la Turquie, Malte et Chypre.
- Au Sud : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Égypte, Israël, la Palestine, le Liban et la Syrie.
Nous aurions pu classifier ces pays différemment en regroupant par exemple ceux appartenant (ou postulant) à l’Union européenne, au Moyen-Orient et à l’Afrique de Nord. Mais notre propos est ici plus géographique que géopolitique.
En outre, représentant moins de 1% de la surface totale des mers et des océans, la Méditerranée se divise en deux bassins, occidental et oriental, chacun étant composé de petites mers et de golfes : golfe du Lion, mer de Ligurie, mer Tyrrhénienne, mer Adriatique, mer Ionienne, mer Égée, golfe de Syrte…
Le bassin méditerranéen est composé de 3 continents, 23 pays et plus de 5 000 îles !
Quasi-fermée, elle relie à l’Ouest l’océan Atlantique par le détroit de Gibraltar (large de seulement 14 kilomètres), à l’Est la mer de Marmara et la mer Noire par les Dardanelles et le Bosphore, et au Sud-Est la mer Rouge par le Canal de Suez.
C’est également une mer d’îles qui, au fil de l’Histoire, furent autant d’escales possibles pour les marins : plus de 5 000 pointent leur nez à la surface de l’eau, les plus importantes étant les Baléares, la Corse, la Sardaigne, la Sicile, la Crète et Chypre.
PREMIÈRE DESTINATION TOURISTIQUE MONDIALE
Dès la fin du XVIIIe siècle, l’industrie touristique commença à se développer sur les rivieras française et italienne.
Un phénomène qui n’a cessé depuis de s’étendre et de s’amplifier, notamment à partir des années 1950, les touristes du monde entier venant en villégiature sur les rivages réputés de la méditerranée pour profiter de son climat exceptionnel (caractérisé par un fort ensoleillement tout au long de l’année), de ses paysages splendides, de ses villes magnifiques, de ses villages pittoresques, de ses traditions culinaires savoureuses (notamment à base de légumes et de fruits gorgés de soleil), de son patrimoine historique incomparable (le bassin méditerranéen est une des régions les plus importantes dans l’histoire des civilisations), de sa merveilleuse végétation (dont l’olivier est l’emblème), et bien sûr de ses plages, de ses criques et du bleu du ciel se confondant avec celui de la mer (l’option balnéaire étant largement privilégiée dans tous les pays).
Protéger la nature sans freiner le développement touristique, voilà le défi des prochaines années.
Malgré un certain nombre de défis auxquels il doit aujourd’hui faire face (situation économique de plusieurs pays européens, changements politiques de certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, risques terroristes, concurrence accrue d’autres destinations…), le bassin méditerranéen accueille près d’un tiers du tourisme mondial avec 314 millions de visiteurs (chiffres 2014) – contre 58 millions il y a 40 ans -, lesquels pourraient, d’après les prévisions de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) soumises bien sûr à de possibles fluctuations liées à des facteurs conjoncturels, s’élever à environ 500 millions en 2030.
Si ce tourisme de masse est une manne économique, il n’est pas sans conséquences sur le plan de l’environnement. D’autant plus avec l’explosion des activités de croisières qui impacte fortement l’écologie. Certains pays ont déjà tiré le signal d’alarme et se sont engagés vers un tourisme respectueux, responsable et durable. Une démarche qu’il est indispensable de généraliser pour préserver ce trésor qu’est le bassin méditerranéen. ■